Tarzan: «En 37 ans, j’en ai fait plus de 100 000 »
J’étais le premier à m’installer à Nantes », sourit ce drôle de gaillard, qui pourrait résumer sa vie avec ses propres tatouages. Un christ barre ses pectoraux, un dragon court sur son dos, une pirate s’étire sur son avant-bras gauche, une tête de mort parade sur son biceps droit…
Il a franchi le pas quand il était à terre-neuve. Un métier appris à 14 ans à l’école des mousses de Saint-Malo où il a gagné son surnom. « Je mesurais 1,40 m pour 33 kg ! » Pendant huit ans, Tarzan fait la grande pêche. Et quand la mer danse le jabadao, il tue le temps en tatouant ses frères d’écume avec les moyens du bord. « Je piquais à la main, des ancres et des pensées ». La passion pour cet art marginal finit par l’emporter. Et voilà Tarzan qui pose sac à terre. À Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français planté au large de Terre-Neuve dans l’Atlantique nord. Avec la porte ouverte sue les états unis. Un rêve pour ce rockeur passionné de belles bécanes et de grands espaces. C’est là, à New-York, qu’il achète sa première machine à tatouer. Une révolution! Mais la Bretagne le rappelle. Et le voilà à Lanester, Morbihan, à tatouer des costauds dans sa caravane, avant de tenter J’aventure à
Nantes. Au début des années quatre-vingt. La rue de la Clavurerie est un quartier chaud où se côtoient prostitués, marlous et caïds.
Mode très encadrée
Un an et demi de réflexion
Confiance. Nico est finalement passé à l’acte. À la fin du mois de janvier il a poussé la porte du studio Tarzan tattoo. « Je suis d’abord passé une première fois pour parler de ce que je voulais faire et savoir comment ça allait se passer », précise ce jeune trentenaire originaire du Morbihan. Le premier contact lui a plu. Et il est revenu. « C’est important de se sentir en confiance ». Il a dessiné lui-même le motif à tatouer : un mot en breton, « doujans ». « Ça veut dire « respect », un mot important pour moi », souligne-t-il. L’idée du tatouage a longuement mûri en lui. « J’ai réfléchi pendant un an et demi ». Mais ça me tentait vraiment. Mon frère est un fan de tatouages. Il en a déjà cinq ou six. Je lui ai demandé quelques conseils avant de me décider », explique-t-il avant d’offrir son mollet aux mains expertes du tatoueur.
PhotoPO-DB